FL – Lucrèce, De la nature des choses [De rerum natura] #3

Fiche de lecture n° 45-3


La doctrine et l’œuvre, Chants I-II : Des principesChants III-IV : De l’HommeChants V-VI : Du Monde


Plan du texte, synthèse et extraits – Du Monde (Chant V-VI)

Note : les nombres, entre parenthèses ou non, indiquent la numération des vers du poème.

Chant V

Prélude

[Ce] fut un dieu, un dieu, le premier qui trouva cette règle de vie à présent dénommée la sagesse et qui eut l’art de tirer la vie de flots si agités et de tant de ténèbres pour la mettre en si claire et si calme lumière. V, 7-12.

Le troisième éloge d’Épicure marque son apothéose, autrement dit étymologiquement sa déification : le maître du Jardin est un dieu, plus puissant qu’Hercule car les véritables monstres qu’il combat peuplent notre esprit.

Lucrèce suit l’ordre de la raison : l’esprit naît du corps, les deux sont mortels, comme le monde lui-même est mortel. Le cinquième chant aborde la genèse du monde, celle du genre humain, et étudie les phénomènes astronomiques.

Le monde : sa mortalité et sa genèse

La composition du monde est triple : la mer, la terre et le ciel. Il suffit pourtant d’un jour pour le détruire. Aucune divinité ne garantit l’éternité au monde. Les dieux n’ont aucun point commun avec les mortels : ils n’ont ni sensibilité ni mobilité, ni de résidence dans le monde. Ils n’ont pas créé le monde en ayant l’homme pour finalité, et ils n’attendent rien de lui. Les atomes ne cessent de se mouvoir dans l’éternité, et de se joindre en s’entrechoquant dans leur chute. Ce monde est plein de défauts : les forêts sont le domaine des bêtes sauvages, la mer écarte les terres, la chaleur ou le froid les rend inhabitables. Il faut travailler durement pour que le sol nourrisse les hommes, sans certitude que la nature ne réduise à néant tous leurs efforts, par la sécheresse, le gel ou les tempêtes. Les maladies et la mort prématurée sont sources de malheur. L’être humain est faible et dépendant, comparé aux animaux qui n’ont pas besoin de vêtements ni d’armes pour se protéger.

La nature du monde est d’être mortel, comme tous les corps qui le composent sont sujets à naître et à mourir. Mais ces corps sont aussi sujets à renaître. La terre brûle sous le Soleil ou se disperse sous la pluie : elle est “à la fois la mère universelle et le tombeau commun” (259). La mer et les fleuves débordent puis refluent. L’air change sans cesse. Les rayons du Soleil se détruisent en tombant et une lumière neuve les remplace. Si le monde était éternel, pourquoi les récits anciens s’arrêtent-ils à la guerre de Thèbes et à la mort de Troie ?

Mais le vrai, à mon sens, c’est que le tout est neuf, que le monde est récent, et qu’il a commencé il n’y a pas longtemps. C’est la raison qui fait que de nos jours encor certains arts se polissent, que de nos jours encor on les voir progresser ; de nos jours on ajoute aux bateaux bien des choses ; il n’y a pas si longtemps, des mélodies nouvelles ont été enfantées par les instrumentistes ; enfin, c’est récemment que l’on a découvert ce que j’expose ici, la nature des choses ainsi que leur système, et c’est moi, aujourd’hui, qui me trouve, oui, moi, être le tout premier qui sache le traduire en la langue des pères. V, 330-337.

Une chose ne dure que si elle est assez solide pour que rien ne puisse la désunir. C’est le cas du vide, qui ne se dissout jamais et qui, par conséquent, est éternel. C’est aussi le cas du “tout des touts” (361) [L’Univers comme la totalité dans laquelle naissent et meurent les mondes]. Mais le monde est composé de vide et de choses, il est donc mortel. Les éléments luttent les uns contre les autres mais aucun ne l’emporte définitivement : tout périt à la fin.

Et tout renaît. Lucrèce expose la genèse du monde. Aucune réflexion préalable n’a précédé la naissance du monde : celle-ci est due au hasard, à la multiplicité des mouvements et des regroupements d’atomes. Les éléments de terre, plus pesants, se sont unis en premier. De cette masse originelle ont émergé les astres, la mer, l’éther et les limites du monde.

Les phénomènes astronomiques

La cause du mouvement des astres est impossible à déterminer avec certitude : est-ce le ciel qui tourne, ou sont-ce les astres ? La terre est au repos, greffée sur le centre du monde. Elle a été ajoutée au monde en même temps que l’air du ciel, auquel elle est liée comme le corps humain est lié à l’esprit.

Le Soleil et la Lune ne sont pas plus grands que ne le montre notre perception [La sensation est toujours vraie (cf. Chant IV).]. Pourtant, malgré sa petitesse, la chaleur solaire nous parvient, parce qu’il est la source où coule abondamment la lumière. La raison des orbites différentes du Soleil et de la Lune n’est pas non plus évidente : un tourbillon selon Démocrite ? les effets d’air contraires provenant des extrémités ? L’alternance du jour et de la nuit, et celle des saisons, influant sur la durée des premiers, sont liées à l’ordre établi par le hasard des chocs d’atomes à l’origine du monde. Mais ces variations pourraient aussi être dues à la densité de l’air.

L’explication de la luminosité de la Lune et de ses phases n’est pas plus évidente : est-elle éclairée par le Soleil ? est-ce sa propre lumière ou celle d’un objet proche ? Les éclipses de Soleil et de Lune sont aussi une énigme : le Soleil renonce-t-il à envoyer ses rayons ? la Terre prive-t-elle la Lune de la lumière du Soleil ?

Commencements de la vie sur terre

L’apparition de la vie sur terre et l’évolution des espèces suivent l’ordre de la genèse du monde. Les végétaux apparaissent les premiers, par génération spontanée, dans la terre : les herbes, les fleurs, les arbres. Puis vinrent les animaux, et enfin les hommes.

C’est pourquoi je redis que c’est avec justice que la terre s’est vue donner le nom de mère, puisque c’est elle qui créa le genre humain, et qui, en un moment précis ou à peu près, répandit l’animal, tant ce qu’on voit courir, errant, sur les grands monts, que, simultanément, tous les oiseaux des airs, aux formes variées. V, 821-825.

Les multiples essais ont engendré des monstres primitifs, sans mains, sans pieds ou encore sans visage. Mais ils n’étaient pas viables. Pour que des êtres se multiplient, il est nécessaire qu’ils puissent s’alimenter et se reproduire. Les animaux sauvages se sont perpétués grâce à leur capacité de se défendre. L’homme a pris sous sa tutelle les bêtes domestiques, car elles lui étaient utiles. Les Centaures et autres animaux mythiques comme les dragons ou les chimères, n’ont jamais existé.

[Chaque] chose procède à sa propre façon, et des choses, chacune a sa façon de faire, et toutes sont tenues de garder la distance qu’entre elles la nature a fixée par traité. V, 923-924.

L’humanité : anthropologie historique

Quant à ce genre humain qui naquit dans les champs, il était bien plus dur, ainsi qu’il devait l’être, ayant été créé par une terre dure ; sa charpente était faite, au-dedans, d’os plus grands, plus solides, les nerfs parcourant les viscères étaient forts et faisaient de chaque corps un tout ; et pas plus froid que chaud ni nouvel aliment, ni quelconque fléau à leur corps s’attaquant, ne pouvait aisément s’en rendre vainqueur. […] Ce dont soleil et pluie avaient fait don, ce que spontanément la terre avait créé, voilà un cadeau suffisant. V, 925-928.

Les premiers humains se satisfont de ce que la nature leur mettait à disposition. La description de Lucrèce ressemble à celle faite quelques siècles plus tard par Rousseau. Dans le Discours sur l’origine de l’inégalité, l’homme à l’état de nature se rassasie sous un chêne, boit l’eau des ruisseaux, est accoutumé aux rigueurs des saisons. Chez le poète romain comme chez le philosophe des Lumières, l’homme primitif n’a pas encore inventé l’outil, et son savoir est spontané. Les deux penseurs gardent un œil critique sur l’homme à l’état de société : Rousseau considère que “l’homme qui médite est un animal dépravé” [ibid., I] ; Lucrèce compare les hommes selon ces deux états.

Et si c’était, alors, le manque d’aliments qui livrait, languissants, leurs membres à la mort, aujourd’hui, en revanche, ils s’y trouvent noyés par un trop-plein de choses. Et s’il leur arrivait à eux, par ignorance, de se verser du poison à eux-mêmes, aujourd’hui, plus malin ! ils le donnent à d’autres. V, 1007-1010.

L’avènement de la civilisation se produit avec l’usage du feu, le regroupement familial et l’émergence des liens sociaux. C’est le sentiment de pitié qui garantit des relations équitables, puis l’honnêteté avec le respect des pactes de société, en vue de préserver l’avenir du genre humain. Rousseau reprend la notion de pitié comme sentiment naturel, assurant la conservation de l’espèce, et son contrat social rejoint les pactes cités par Lucrèce.

Le langage est une disposition naturelle de l’humain. Chacun en est pourvu, et il n’a jamais existé un premier homme qui aurait attribué à chaque chose un nom pour l’enseigner ensuite aux autres [cf. la fiche de lecture Cratyle ou De la Rectitude des mots, ouvrage dans lequel Platon évoque l’hypothèse d’un “législateur” chargé de fabriquer les noms.]. Pour l’homme comme pour les animaux, la variété des sons produits dépend des sensations et de leurs effets.

C’est la nature qui a fait don du feu aux hommes : la foudre frappant les arbres ou les branches prenant feu en se frottant. En observant le soleil réchauffer les champs et ramollir les choses, l’homme découvre qu’il peut cuire les aliments pour les ramollir de la même façon.

Par la suite, les rois ont fondé les cités, pour garantir la sécurité. Ils ont d’abord réparti les biens, puis ils ont accaparé toute la richesse, persuadés que l’opulence leur apporterait la paix et la puissance.

Et pourtant, si c’est bien selon la vraie doctrine qu’on gouverne sa vie, la richesse éminente est, pour l’homme, de vivre avec frugalité, le cœur serein car peu ne peut jamais manquer. V, 1117-1119.

Puis la monarchie a été renversée, et les législateurs ont institué le droit afin d’assurer l’équité par des lois. La religion a envahi les nations, attribuant aux dieux des qualités extraordinaires. Tout le fonctionnement de l’Univers, le ciel, les astres, les phénomènes météorologiques, dépendait ainsi des dieux et de leurs colères. La piété voulait qu’on rende grâce aux dieux en leur vouant un culte et en leur offrant des sacrifices. C’est la crainte des dieux qui dominait, faute de pouvoir expliquer le monde.

En continuant d’observer la nature, les hommes découvrent comment utiliser les différents métaux, le cuivre, l’or, le bronze, le fer, en changeant leur forme au moyen du feu. Selon l’époque, tel ou tel métal était plus ou moins valorisé.

C’est ainsi que le temps, en son déroulement, vient changer le destin des choses. Ce qui fut un jour apprécié finit par n’être un jour plus du tout honoré ; c’est autre chose, alors, qui vient prendre sa place et qui sort du mépris, qu’on se met à chercher chaque jour davantage, et qu’on fleurit d’éloges quand on en a trouvé, qui se trouve, dès lors, tenu par les mortels en étonnante estime. V, 1276-1280.

La confection de vêtements vient après l’utilisation du fer, qui permet de tisser la toile. L’agriculture est inventée en examinant la croissance des plantes. L’imitation du chant des oiseaux conduit les hommes vers la musique. Puis viennent l’envie, la convoitise, et la guerre, malgré les progrès.

C’est donc en pure perte, absolument en vain, que sans cesse et toujours peine le genre humain, et c’est en vain soucis qu’il consume ses jours ; et la raison, bien sûr, en est qu’il ne sait pas où borner son avoir, et qu’il ignore tout des limites fixées à la vraie volupté. V, 1430-1433.

L’astronomie permet de comprendre l’ordre du monde, le retour des saisons. L’invention de l’écriture apporte la poésie. Ainsi, c’est par l’usage de la raison que le progrès avance, par l’expérience et par l’observation attentive de la nature.

Et de fait, en leur cœur ils voyaient une chose en éclairer une autre, et cela jusqu’au jour où enfin, dans leurs arts, ils furent parvenus au faîte et au sommet. V, 1456-1457.

Chant VI

Prélude

Le dernier éloge d’Épicure célèbre le thérapeute de l’esprit humain. Athènes a été la première Cité à développer l’agriculture, à instaurer des lois [Solon, un des Sept Sages de la Grèce antique, est le législateur qui a instauré la démocratie à Athènes (cf. Les origines de la Philosophie – L’École ionienne).], et surtout “à donner les consolations qui font douce la vie” (4). À cette époque, Épicure constate que les humains étaient pourvus de tout ce dont ils avaient besoin pour vivre. Pourtant, chacun se plaint des tourments de l’esprit.

[Alors] il comprit, lui, d’où venait le défaut, que c’est le vase même, oui, que c’est son défaut qui fait que se corrompt à l’intérieur de lui, et si bon que ce fût lorsque c’était dehors, tout ce que du dehors il s’y est introduit ; en effet, il voyait que le vase fuyait, était troué, si bien qu’il ne pouvait, et d’aucune manière, être jamais rempli ; d’autre part, il voyait que sa saveur infecte venait, à l’intérieur, souiller le goût des choses qu’il avait pu garder. VI, 17-23.

La métaphore de l’esprit comparé à un vase troué fait penser à celle, dans le Gorgias de Platon, des tonneaux de Calliclès, emplis d’une jouissance qui n’en finit jamais de s’échapper, face à ceux du sage selon Socrate, plein jusqu’au bord [cf. Bac Philo : Le Désir – Fiche n° 2a.]. Épicure montre le chemin après avoir établi l’origine du mal : limiter les désirs, le mal et la peur. Lucrèce reprend l’image des enfants ayant peur dans le noir, déjà utilisée dans le Chant II (55-61) : il faut dissiper les ténèbres et la terreur qui envahissent l’esprit, et pour cela “bien voir la nature et en rendre raison” (41).

Le sixième chant s’attaque aux croyances de la religion. Les hommes attribuent les phénomènes météorologiques comme les orages ou la foudre, à la colère des dieux, par ignorance des causes réelles. Là où les dieux vivent dans la paix et la tranquillité, l’esprit de l’homme se tourmente lui-même en imaginant un courroux divin.

Les météores

Lucrèce explique le phénomène du tonnerre en émettant douze hypothèses, impliquant les nuages et les vents. Il donne quatre hypothèses pour les éclairs. La foudre est décrite comme un feu subtil, passant au travers des maisons et des rochers. Elle naît des nuages et non des dieux : elle frappe au hasard et va même jusqu’à s’abattre sur leurs temples. Les prêstêrs, mot grec qui signifie ouragan accompagné de foudre et d’éclairs, ne sont qu’un tourbillon de vent. Lucrèce donne des explications sur la formation des nuages et de la pluie.

Les prodiges terrestres

Les tremblements de terre peuvent être causés par des eaux souterraines ou l’éruption d’un vent né de la terre même. Rien ne dure puisque le monde est mortel (cf. Chant V).

On peut, par conséquent, penser autant qu’on veut que la terre et le ciel ne s’altèrent pas, qu’un éternel salut les aura sous sa garde, n’empêche que parfois, c’est la présence même, la force du danger, qui vient de quelque part en dessous enfoncer cet aiguillon de peur : et si, dessous les pieds, la terre tout à coup allait se dérober et sombrer dans l’abîme, si la totalité des choses érigées y allaient à sa suite et passaient par le fond, si ce désordre-là était la fin du monde ? VI, 601-607.

La mer garde toujours le même niveau, bien que tous les fleuves s’y jettent et que les pluies l’arrosent. Cela tient à son immensité, à l’évaporation de l’eau sous la chaleur du soleil, et aux vents qui assèchent la terre. La terre est poreuse, et l’eau s’écoule en elle.

Lucrèce compare les éruptions de l’Etna aux fièvres brûlantes ou à la douleur de la maladie qui touche un membre du corps humain. Ce qui semble énorme n’est qu’une partie de l’ensemble du ciel et de la terre : l’Etna n’est rien comparé à “la totalité de la somme du tout de la totalité” (679). L’éruption commence dans le creux en dessous du volcan. La roche échauffée par un air brûlant s’élève et sort de son “gosier”, autrement dit de son cratère, en dispersant des cendres et d’immenses blocs de pierre.

Il reste difficile de définir une seule cause pour un phénomène, tout comme il est parfois difficile d’établir la cause du décès d’un homme. Ainsi, les inondations du Nil sont peut-être liées aux vents, ou bien aux pluies qui se produisent à sa source, ou bien encore aux neiges des monts d’Éthiopie. Les lacs nommés avernes sont des lacs volcaniques dont les émanations sont funestes. Pourtant ce ne sont pas, comme on le croit, les portes de l’Enfer : la mort est due aux vapeurs qui s’en exhalent. La température de l’eau de certaines fontaines varie : froide le jour, chaude la nuit. Ce n’est que l’effet de la chaleur du soleil qui, sous la forme de semences de feu, s’accumule dans les trous de la terre pour en ressortir ensuite. Il existe aussi des fontaines qui enflamment une torche lorsqu’on l’approche, du fait du mélange de vapeur et d’éléments de feu.

Lucrèce termine l’étude des prodiges terrestres par le phénomène magnétique de l’aimant. Chaque élément emprunte un chemin particulier dans la matière poreuse des choses. Ainsi, un flux circule entre l’aimant et le fer, et qui les attache avec d’invisibles liens. Un flux opposé se produit avec l’airain, qui semble fuir de l’aimant. D’autres métaux comme l’or ne réagissent pas en présence de la pierre magnétique.

Les épidémies

Nous sommes entourés d’éléments favorables ou non à la vie. Les épidémies surviennent lorsque des semences morbides s’accumulent, soit dans les brouillards de l’air, soit dans la décomposition de la terre. Lucrèce décrit ce qui s’apparente à une maladie du voyageur, mais aussi des pathologies spécifiques à une région du monde.

Ne vois-tu pas aussi la nouveauté du ciel et des eaux éprouver, dès l’arrivée, tous ceux qui vont loin de chez eux et loin de leur patrie, parce que, justement, le désaccord est grand entre ici et là-bas ? […] Nous voyons, d’une part, que ces quatre climats [la Bretagne, l’Égypte, l’Espagne et l’Afrique] qui s’opposent entre eux se trouvent répartis aux quatre coins du ciel et sis aux quatre vents ; et l’on voit, d’autre part, que, de leurs habitants, la couleur et l’aspect diffèrent largement, et que chaque peuplade a son mal spécifique. VI, 1103-1113.

La maladie se répand par inhalation ou par ingestion d’aliments contaminés par la pestilence. C’est ce qui se produisit à Athènes, lorsqu’un souffle venu d’Égypte provoqua la mort de nombreux habitants. Lucrèce décrit la progression des symptômes depuis la fièvre, l’obstruction des voies respiratoires, jusqu’au décès après de terribles souffrances.

Dans tout cela, surtout, ce qui faisait pitié, qui était accablant, c’était qu’à peine un homme se voyait-il saisi par cette maladie, on eût dit aussitôt un condamné à mort : il perdait tout courage et, le cœur affligé, il gisait, et, voyant déjà ses funérailles, rendait l’âme sur place. VI, 1230-1234.

Ceux qui portaient secours mouraient emportés par la contagion. Les cadavres emplissaient les temples, mais la religion était impuissante devant ce mal.

Bibliographie

LUCRÈCE, De la nature des choses, Le Livre de Poche, 9e édition, 2020.

Texte intégral en ligne sur remacle.org

Voir aussi

De Socrate à Descartes, Fiche de lecture n° 3, Épicure, Lettre à Ménécée.

Bac Philo : La Perception ; Le Vivant ; Matière et Esprit.

Carnet de vocabulaire philosophique : Monisme.

Doctrines et vies des philosophes illustres : Épicure.

La Philo en 4 cases : Épicure, La classification des désirs ; Épicure, Le Tetrapharmakos.

Notes philosophiques : Lucrèce – La théorie atomiste d’Épicure.

Notes contemplatives : Héraclite, Fragments.


Patrick Moulin, alias @dsirmtcom, novembre 2022.

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